« Perte, décès d’un parent, d’un ami », mais également « Douleur, affliction éprouvée à la suite du décès de quelqu’un, état de celui qui l’éprouve »
Définition du Larousse
Le deuil est une expérience à la fois collective et en même temps individuelle.
Collective puisque au cours de notre vie, nous serons tous amenés à l’expérimenter. Certains deuils sont logiques : Perdre ses grands-parents ou ses parents âgés de 95 ans est triste. Les personnes vont nous manquer, mais nous sommes dans le cycle de la vie.
Par contre, beaucoup connaissent des deuils ne rentrant pas dans notre conception de la mort : vieillir et mourir le plus tard possible. Des parents diront au revoir à leur enfant, des grands-parents à des petits-enfants, des enfants perdront un frère ou une sœur. D’autres perdront un parent, voire les deux, parfois très tôt au cours de leurs vies.
Un individu est unique, chaque deuil l’est également.
Dans mon cas, j’ai connu 3 deuils sur une période de 18 mois : Mon père, ma mère, mon frère. Ils sont totalement différents, je l’explique par la personne du décès, le contexte (maladie, accident, que j’aborderais dans des articles), la psychologie à l’instant T.
À peine, j’intégrais un deuil, qu’un nouveau débutait.
Cette tristesse, cette douleur sont devenues des compagnes. Vous lirez ou entendrez parfois, le temps guérit tout. Soyons honnête, non, on ne se remet pas du départ d’un proche, une part de vous disparait avec la personne. Cependant, le temps permet d’apprivoiser, d’apprendre à vivre avec, de se construire/reconstruire avec ce paramètre.
Lorsque nous perdons un proche, nous ne faisons pas seulement le deuil de la personne. Nous disons au revoir aux instants de vie qui ne seront plus partagées.
Un deuil = une multitude de deuils
Je m’explique, lorsque j’ai perdu ma mère, j’ai bien évidemment fait le deuil de ma maman (la personne) mais aussi de notre relation mère-fille, je ne suis plus une enfant (je suis une femme, une maman, une conjointe, une amie). Ma fille ne créera jamais de souvenirs avec sa mamie. Bien sûr, nous lui parlons d’elle, ce n’est pas un sujet tabou (Je parle aisément de mes proches disparues). Lors de mon mariage, je n’aurai pas ma mère à mes côtés, etc.
Tout ceci pour exprimer que la perte d’un proche va donner lieu à de multiples deuils tout au long des étapes :
Le choc, le déni, la colère, la dépression/tristesse, la résignation, l’acceptation, la reconstruction.
Si vous souhaitez plus d’informations à ce sujet, n’hésitez pas à consulter :
https://www.livi.fr/en-bonne-sante/etapes-du-deuil/
https://www.clair-obseques.com/guides/les-etapes-du-deuil
et bien d’autres sites ou livres traitant du sujet.
Il faut savoir que le deuil n’a pas seulement une dimension psychologique.
Deuil : dimension physique
Votre corps encaisse un choc, des maux peuvent émerger : douleurs à différents endroits du corps, fatigue extrême, perte ou prise de poids, perte de cheveux, problèmes de peaux, troubles digestifs et bien d’autres encore.
Il ne faut pas négliger cet aspect dans le processus d’acceptation et de reconstruction.
Suite au décès de ma mère, j’ai eu des problèmes au niveau du cou et du dos. Ils se sont accentués avec le décès de mon frère. J’ai passé 1 an à voir tous les mois ostéopathe ou chiropracteur, faire de la réflexologie plantaire, afin de soulager mes douleurs, sans grands résultats. Il a fallu que je rencontre une personne qui a travaillé sur « mes maux » et les « mots » pour ne plus connaître de douleurs au cou et au dos.
Le rapport ?
Il y a peu, nous avons bouclé la première année de la disparition de mon frère. À la date anniversaire, mon corps s’est souvenu de toutes les émotions, des sensations du moment de l’annonce.
Ne minimisez pas l’aspect physique du deuil, il est tout aussi important que le psychologique.
N’ayez pas peur de parler, de vous exprimer, de rencontrer des professionnels qui pourront vous accompagner dans cette épreuve. Aucune honte de voir un(e) psychologue, un(e) psychiatre, un(e) thérapeute, un groupe de parole.
Soyez vigilant lorsque vous entamez cette démarche. Verrouiller certains points, notamment, la confiance dans la personne, le feeling, votre ressenti en sortant d’une séance. Tout ce qui vous permet de dire, je souhaite avancer et cette personne va m’aider à sa façon.
N’ayez pas peur de changer si cela ne vous convient pas, ou si vous sentez que ce n’est pas le processus qu’il vous faut, discuter avec votre entourage de votre démarche.
Dans mon cas
Personnellement, je suis allée voir de base une psychologue pour rassurer mes proches (2 décès en moins d’un an, la plupart appréhendaient le moment où j’allais craquer, vriller, m’effondrer, bref où j’allais basculer), finalement cette décision a été salutaire. Nous avons travaillé sur les deuils, mais aussi sur d’autres aspects de ma vie. Ma psychologue a fait partie des personnes ayant l’information du décès de mon frère dans l’heure qui a suivi. Même si je n’ai pas éprouvé le besoin de la voir, inconsciemment savoir que cette personne était présente et disponible m’a aidée.
De base, je voulais cet article sur le deuil, mais finalement, il se construit comme mon idée du blog. Un thème qui dévie sur d’autres sujets, amène un partage d’expérience. Il permet de ne pas se sentir seule dans ces moments si durs, si complexe, parfois tabou.
Personne n’est à votre place, dans votre cheminement du deuil. Par contre, certaines personnes seront là pour vous, pour vous aider à ne pas sombrer. D’autres, maladroites, oublieront ce que vous traverserez, mais de temps en temps cela vous aidera.
N’oubliez pas, je ne suis pas seule, vous n’êtes pas seule.
» Parler de ses peines, c’est déjà se consoler«
Albert Camus