Pour ma mère, nous sommes sur un contexte et une annonce du cancer totalement différent de mon père.
Pathologie & parcours médical
Été 2017 – Tout commence par des douleurs à la jambe droite, une coupure au pied et un érysipèle. Ce dernier va être traité, mais la gêne et des douleurs vont subsister. Ma maman entame un long parcours médical allant de spécialiste en spécialiste afin de trouver son problème (phlébologue, angiologie…).
Aucune piste ne semble aboutir, on l’oriente ainsi en médecine interne, ce sont les fameux cas à la Dr House.
Dans la réalité, c’est plus simple, on étudie le patient dans sa globalité, on croise les spécialistes (cardiologue, pneumologue, hématologue, etc.) pour avoir une vue d’ensemble.
Après plus de deux ans, on détecte un lymphome diffus à grandes cellules B. Par chance, celui-ci est décelé très tôt et ne s’est pas encore déclaré. Ma mère aura des prises de sang et des rendez-vous avec son hématologue, tous les 3 mois, afin de surveiller sa progression.
Le diagnostic enfin trouvé, il y a une sorte de soulagement. Nous connaissons le processus, la maladie se déclare, on commence le traitement. En attendant, il faut juste surveiller l’évolution.
Activation du cancer
Février 2020 – Ma mère vient une semaine pour garder notre fille. Nous déménageons l’appartement de mon père sur Paris (j’aborderais cela dans un article). Elle ne se sent pas en grande forme, les derniers jours sont même compliqués. De retour en Picardie, elle passe des examens, le verdict tombe, le lymphome s’active. Le traitement commence durant le mois de mars.
Le début de sa chimiothérapie coïncide avec le confinement. Elle se retrouve confrontée à la gestion d’un cancer avec en supplément la psychose autour de la Covid.
Son traitement s’achève fin août.
Nouveau cancer
26 novembre 2020 – Nous préparons la réouverture de la boutique suite au deuxième confinement. Ma mère me téléphone, elle avait rendez-vous avec son hématologue pour les résultats du TEP/Scan de contrôle.
Ces derniers ne sont pas bons, les premières masses ont disparu, mais d’autres sont apparues à divers endroits. Il est nécessaire de traiter rapidement, ce nouveau cancer est qualifié d’agressif.
À travers mon père et ma mère, j’ai vécu des annonces totalement différentes.
Ma mère a toujours eu peur de la maladie, de la mort. Lorsqu’on lui a diagnostiqué son cancer, elle s’est retrouvée face à une de ses plus grandes craintes. Malgré tout, elle était optimiste et combattante, son objectif vieillir, voir ses enfants et sa petite-fille grandir.
De mon côté, il a fallu appréhender cette nouvelle et côté psychologique, sortir les armes.
Je me retrouve sur une période à gérer deux parents malades à distance, dont un entièrement dépendant. Il faut être présent aussi bien pour l’un comme pour l’autre, afin de les soutenir et de les accompagner dans leurs combats respectifs.
Il faut préciser également que lorsque j’ai fait face aux annonces respectives des cancers, j’ai souvent entendu que le cancer de type sarcome et plus dur avec plus de risque comparativement au lymphome.
Avec le recul et l’expérience, je peux vous dire ceci, un cancer reste un cancer avec sa part de risque plus moins ou élevé.
Le seul moment où une personne commencera à se sentir en « sécurité » c’est lorsque les médecins lui parleront de rémission. Il faut néanmoins attendre plusieurs années afin d’écarter une récidive, en attendant, vous vivez votre vie avec cette épée de Damoclès.